Sacrifiable et sacripan

Le jeune Orin pointait un des écrans de surveillance des ponts du doigt. On y voyait la passerelle, où s'affairaient encore des techniciens en train de terminer les dernières réglages de consoles.

- Tu vois, d'ici on peut tout voir, même les salles à accès limité, c'est fun, hein ? expliquait-il tout en dévorant du regard la jeune et jolie petit bajorane naïve en uniforme jaune.

Celle-ci était presque blottie contre lui, la pièce n'étant pas très grande, se sentant en sécurité auprès de l'agent de... sécurité.

Et pas besoin d'être un vulcain pour en saisir la logique : il était grand, semblait fort, et il avait clairement l'air de s’intéresser à elle.
D'ailleurs, il commençait à rapprocher son visage du cou tendre et rose pour clarifier ses intentions à la demoiselle quand celle-ci protesta timidement, inquiète :

- Tu es sûr qu'on ne va pas se faire gronder ? Elle regarda autour d'elle, et plus insistement vers la porte, mal à l'aise alors qu'il se gaussa.

- Mais non, je travaille ici, je gère cette pièce, t'inquiète !

Il allait replonger le nez dans la chaire fraiche quand le nouveau chef de la sécurité fit irruption...

Je me dirigeai tranquillement vers l’armurerie et le PC de sécurité, je lisais tranquillement un rapport, donné par un subordonné, concernant les armes présentes sur le l’Odysseum. Je dois bien avouer que ce rapport n’était pas le plus intéressant, enfin la plupart des rapports ne sont pas fascinants. Enfin bon, je continue me diriger tranquillement vers mon lieu de travail, sans oublier de saluer d’un simple signe de tête. Avisant un regroupement d’enseigne devant l’entrée, je fronçais les sourcils et d’un simple geste de la main. Ouvrant la porte j’eu la grande surprise de voir deux enseignes, un Andorian et une Bajoran, en train de roucouler comme des bien heureux. C’était trop pour moi, surtout lorsque je reconnus le jeune Andorian comme étant un membre de mon équipe de sécurité.

- Puis-je savoir ce vous faites ici ? Fis-je d’une voix polaire

Surprise, la Bajoran se leva d’un seul bon en lâchant un glapissement peu digne. Heureusement pour elle mon regard noir n’était guère fixé sur elle, mais plutôt sur l’enseigne qui était sous mon autorité. En fixant la jeune femme, j’ordonnais d’une voix particulièrement sombre

- Sortez ! Et que je ne vous vois plus procrastiner ici. Quant à vous enseigne, vous avez de nombreuses choses à m’expliquer, je crois !

L'enseigne technique ne se fit pas prier pour détaler à toute jambe, trop intimidée pour demander son reste, tandis qu'Orin la haranguait d'un rendez vous plus tard dans le holodeck 2, après leurs services respectifs, blasé de l'intervention de l'inconnu au ton autoritaire.

Puis, une fois qu'elle fut disparue derrière la porte se refermant automatiquement, l'andorien posa les yeux sur le lieutenant, et aperçut les boutons de son grade ; il comprit.

- ... Lieutenant... c'est malin, ça faisait déjà deux heures que j'essayais de conclure !

Il lança un clin d’œil au jeune humain qui n'avait pas l'air beaucoup plus vieux que lui, espérant obtenir sa complicité ainsi.

Pardon ? J’ai du mal entendre ce que m’a dit cet imbécile congénital ? Il ramène quelqu’un qui n’est pas assermenté dans un endroit hautement sensible et il a le culot de tenter de me mettre dans sa poche. Mon gaillard, ça ne se passe pas ainsi avec moi, la sécurité est la chose la plus importante qui existe et il est hors de question que je laisse un crétin la mettre à mal. Lui envoyant un regard plus froid que le vide intersidéral, je décidai de réprimander le jeune Andorien avec une voix glaciale

-Enseigne, je vous rappelle qu’il existe un règlement que j’ai personnellement mis en place, il est disponible sur la base de données de l’Odysseum. Je vous rappelle qu’étant un membre du poste de sécurité, vous êtes tenus de le respecter scrupuleusement. À présent, je ne tolérerais plus aucun manquement à vos devoirs tant que vous n’êtes pas au repos, d’autre part, votre tentative pathétique de m’amadouer est, au mieux, stupide, au pire simplement ridicule.

Je savais pertinemment que mes paroles déplairaient fortement au jeune Andorien, mais je voulais qu’il comprenne de façon claire et précise que je ne tolérerais plus ce genre de comportement.

Orin se renfrogna fièrement, les antennes se redressant toute droite sur son crâne. Il serra la mâchoire, qu'on vit se creuser au niveau des joues, et ses poings se serrèrent le long de son tronc.

Pour sûr, ce qu'il entendait ne lui plaisait pas.

- A vos ordre, lieutenant, vomit-il glacialement, raide comme un piquet. Je devine donc que vous êtes le nouveau chef de la sécurité ?

C'est vrai quoi, le mec, il s'est pointe, il a poussé sa gueulante, sans dire "bonjour", "pardon de vous déranger" ou même se présenter, alors qu'Orin ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam comme disent les humains. Quant au règlement... quel règlement ? Personne ne l'avait averti. Quand il est monté à bord, ce matin, y en avait même pas, de règlement. Le "peau rose" l'avait il pondu à peine une heure plus tôt ? Ça devait être ça. Alors pas la peine de gueuler ! On peut dire les choses sans agresser les gens, non ?

Voila tout ce qui traversait l'esprit du jeune andorien qui, s'il ne se trouvait pas face à son supérieur, aurait dit sa façon de penser à ce guignol.
Au lieu de ça, il prit sur lui, blessé dans son égo, et fit la tête, en mode adolescent.

Puisqu'il lui avait demandé de se présenter, Orin se dit que lui même devrait lui donner son nom.

- Enseigne Orin Ch'avariath, au rapport. Je fais partie de l'escouade de sécurité, monsieur. Il ramassa un pad sur la console de surveillance et le tendit à Adranov. Voici mon ordre de transfert, monsieur.

Le pad contenait le dossier d'Orin, ainsi que son ordre de mission, l'affectant à la sécurité de l'Odysseum.

Finalement, je me repris, je devais avouer que j’étais légèrement stressé et que cela s’en ressentait dans ma façon de parler. Cependant, je ne pus que lever un Sourcille en voyant le jeune homme bouder. Acquiescent à l’entente du nom et prénom du bleuté avant de dire d’une voix plus douce certes, mais néanmoins froide

- Bien, quoiqu’il en soit Enseigne Ch’avariath, je suis ravie de vous rencontrer. Malgré le petit incident d’il y a quelque minute, j’ai pu voir que vous faisiez votre travail de façon correcte, bien mieux que vos deux collègues du bas qui lambiner à l’entrée du vaisseau. Mais j’oublie moi-même mes manières, Lieutenant Alexander Adranov, chef de la sécurité à bord de l’Odysseum. Bon, passons au travail à effectuer, nous devons impérativement recenser les armes circulant à bord du vaisseau, cela prendra certes du temps, mais c’est nécessaire pour la sécurité du personnel.

Je regardai le jeune adulte droit dans les yeux, je ne m’excuserai pas de mes paroles précédentes.

Le jeune bleu retint un soupire d'orgueil, ne pouvant plus faire sa tête de de cochon étant donnés les compliments, et se conforta dans son rôle.

- A vos ordre, chef. Comment souhaitez vous que l'on procède ? Pont par pont ? Je suis volontaire pour faire l'inventaire du pont de vie. Ou bien le pont technique. Monsieur.

Évidemment. Le premier comptait probablement le moins d'armes que les autres ponts, la bonne planque... Le second, il y retrouverait la jeune ingénue chassée par le lieutenant. Il perdait pas le nord, dans tous les cas.